Conférencière principale
Lisa Raitt
Vice-présidente, Banque d’investissement du réseau mondial de la CIBC et ancienne ministre des Transports, du Travail et des Ressources naturelles
Au 29e étage du siège national de Transports Canada à Ottawa, il y a un mur recouvert d’acajou présentant les photos des ministres des Transports actuel et précédents.
Du passé au présent, on peut passer de la sépia à la couleur. Et on comprend très vite qu’une photo se distingue des autres.
L’hon. Lisa Raitt est, à ce jour, la seule femme à avoir occupé ce poste.
En juillet 2013, la nomination comme ministre des Transports semblait appropriée pour quelqu’un qui avait fait carrière en droit, été PDG de l’Administration portuaire de Toronto et avait dirigé les portefeuilles des Ressources naturelles et du Travail.
Cela dit, elle a dû traverser une épreuve jamais vue par ses prédécesseurs : le déraillement à Lac-Mégantic a eu lieu neuf jours seulement avant sa nomination, et elle a dû superviser le nettoyage réglementaire et politique.
« Quand j’étais à l’Administration portuaire, je ne comprenais pas pourquoi le ministre des Transports, de qui je relevais, était aussi concentré sur le transport ferroviaire… jusqu’à ce que je devienne ministre des Transports », explique Lisa.
Elle se souvient que sa première rencontre avec la mairesse de Lac-Mégantic, Collette Roy-Laroche, « ne portait pas sur le nettoyage, les décès ou la destruction. Il fallait rétablir le lien ferroviaire. Tout est parti de là. »
Les innombrables réunions de Lisa avec des cadres du secteur ferroviaire (des hommes pour la plupart) ont confirmé un soupçon de longue date selon lequel bien que les femmes aient accédé à des postes de cadre et aux conseils d’administration dans ce secteur au fil des ans, elles sont toujours – d’une manière générale – à des postes de conseils, et non pas de prise de décisions.
« Pour faire sa marque et faire une différence, vous devez être passée des ressources humaines aux finances, puis aux communications et aux opérations, en ayant des responsabilités dès le départ, explique Lisa. Et plus de femmes doivent vouloir prendre ces décisions. »
Elle ajoute qu’une plus grande représentation n’est pas une question de quotas d’équité, de diversité et d’inclusion, et qu’elle ne se fera pas naturellement. Il faudra plutôt que les hommes « cèdent la place » et que les femmes choisissent d’écrire leur propre histoire de réussite.
« Les femmes voient les choses différemment des hommes. Les femmes aiment moins le risque et veulent avoir plus d’information. Les perturbations commencent quand plus de femmes accèdent à des postes de haute direction et, pour y arriver, plus de femmes doivent être conscientes de leur valeur. »
Lisa transmet ce message « d’espoir pour la prochaine génération » aux personnes qu’elle encadre à son poste actuel dans le secteur de l’investissement bancaire. C’est l’une des nombreuses leçons qu’elle a apprises de ses propres mentors – notamment Anne Verschuren, de Home Depot, Dawn Farrell, de TransAlta, et Madeleine Paquin, de Logistec.
De plus, ces dernières années, Lisa a été un exemple pour de nombreuses familles partout au Canada dont des proches souffrent de maladies dégénératives. Son conjoint, Bruce Wood, n’avait que 56 ans quand on lui a diagnostiqué une apparition précoce de la maladie d’Alzheimer en 2016.
Elle parle volontiers de la façon dont la progression de la maladie touche leur vie, et celle de ses deux (JC, 20 ans, et Billy, 17 ans) en espérant que le fait de partager leur histoire permettra d’améliorer les soins, le traitement et le soutien aux autres.
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