Conférencière principale
Caroline Codsi
Présidente fondatrice, La Gouvernance au Féminin et administratrice de sociétés, nommée au Top 100 des femmes les plus influentes au Canada
Les années d’études de Caroline Codsi ont été mouvementées, alors qu’elle fuyait les ravages de la guerre civile au Liban.
Entre ses 7e et 22e anniversaires, elle et sa famille « résiliente, positive et optimiste » ont fait l’aller-retour entre sa ville natale de Beyrouth et ailleurs à huit reprises, entre les cessez-le-feu.
« Je ne suis jamais restée plus de deux ans à la même école, se souvient-elle. Chaque fois que nous recommencions, je devais sortir de ma zone de confort, être extravertie, rencontrer de nouvelles personnes. Finalement, ça m’a appris à aimer différents groupes de gens. »
Le fait de grandir avec une guerre comme toile de fond a aussi ouvert la voie à une lutte pour l’égalité, qui se poursuit aujourd’hui.
« Quand je pense à la stupidité de la destruction, de la trahison et des and injustices… les personnes les plus touchées étaient les femmes et les enfants, alors que ceux qui commettaient ces actes étaient tous des hommes. »
À 17 ans, elle est partie à Paris, seule. Elle a trouvé une chambre de bonne puis un travail. Et elle est allée au lycée et à l’université.
Cinq ans plus tard, ses parents ont quitté Beyrouth pour Montréal et elle a décidé de les rejoindre. Elle a obtenu un autre diplôme universitaire et a réussi sa vie professionnelle dans la métropole.
« Le fait de ne pas avoir de vrai réseau m’a aidée, je pense, dit Caroline. C’était à moi de me débrouiller, et c’est ce que j’ai fait ! Je savais que je devais foncer. Je pensais sincèrement que je pouvais être ce que je voulais. Alors je l’ai fait. »
Travaillant avec de grandes entreprises canadiennes et des multinationales sur la gestion des RH et des talents et le développement des affaires, Caroline a gagné le surnom de « Tsunami » pour sa volonté de faire avancer les gens et les organisations, et vite.
« Je me suis fait ma place avec élégance et bonne volonté. Je me suis entourée du plus grand nombre de gens possible, dit-elle. J’ai vite compris que les vrais leaders reconnaissent les différences et les célèbrent. »
En 2010, elle a fondé La Gouvernance au Féminin (WiG), un organisme sans but lucratif voué à l’avancement de la carrière des femmes et à leur accession aux conseils d’administration et aux tables des décisions. Le programme de Certification parité de l’organisation fonde l’égalité des sexes sur quatre piliers :
- Les femmes ont l’assurance qu’elles sont prêtes pour le leadership.
- Les hommes comprennent le sexisme et soutiennent l’égalité des sexes.
- Les entreprises réalisent des activités pour évaluer le manque de parité et mesurer les progrès.
- Tous les paliers de gouvernement font la promotion de politiques et de programmes de soutien à la parité.
« Il reste beaucoup à faire, dit-elle avec franchise. Les hommes ont un rôle actif à jouer, et nous devons les avoir comme alliés. Mais parfois, ce sont les femmes qui sont les plus décevantes. Certaines craignent de paraître égoïstes et d’autres sont beaucoup trop prudentes, mais nous devons joindre le geste à la parole. »
Comme un tiers des conseils d’administration au Canada ne comprennent aucune femme, dit Caroline – malgré les gains des récentes années – la cause de WiG et sa lutte sont loin d’être terminées.
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